Cher(es) camarades, cher(es) collègues, cher(es) ami(e)s,
L’austérité, qui nous est imposée aujourd’hui, qui n’est que de la rigueur pour certains, est la cause de toutes les difficultés vécues, elle est le produit des politiques budgétaires européennes et des technocrates qui la mettent en œuvre, en France, en Italie, en Espagne, en Grèce, partout.
Partout, la précarité est devenue la règle, partout la flexibilité s’installe, dans le contrat de travail, dans le droit, partout les prélèvements fiscaux sont en hausse, partout les salaires, les pensions, les minimas sociaux subissent une pression inacceptable, et partout, même pour ceux qui ne nous ont pas rejoints aujourd’hui les fins de mois sont rudes, curieux que leurs syndicats interdisent de manifester.
Quinze ans de 21ème siècle ont ruiné 60 ans d’acquis sociaux du 20ème. Quinze ans de 21ème siècle et de politiques successives nous ont conduits à perdre tous les repères communs de notre société. Nous sommes tous devenus de la marchandise anonyme vendue au gré de la fluctuation des marchés et des places boursières. Ce monde-là que chacun dénonce n’est pas le nôtre.
Ce monde-là, politique, dit de gauche, qui installe la rigueur comme religion, comme dogme, contre le peuple, ce monde-là, en France, a cessé de penser et de réfléchir, il coupe partout, sans se poser de questions, malgré même les alertes électorales. Il fixe des dates, il fait voter des lois liberticides, il nous rend coupables, corvéables, flexibles, et nous distille une propagande de prétendues vérités et de certitudes alors que l’économie n’a jamais été une science exacte.
Il nous faut du salaire, de la tune, de la soudure, il nous faut de l’emploi, de l’enseignement public, du service public à la portée de tous et non pas des plateformes téléphoniques à réponses anonymes 36 quelque chose ou du 0 800 je ne sais combien ! Il faut arrêter ces politiques suicidaires, cette loi MACRON qui scandalise et ce Pacte de Responsabilité d’irresponsables, ces réformes usées jusqu’à la corde, ces regroupements de départements en contés comme au moyen âge, ces histoires de collectivités uniques faites pour supprimer des emplois publics, des services de proximités, Il faut arrêter ces coupes budgétaires aux collectivités redistribuées aux entreprises en exonérations de charges, CICE, et autres cadeaux de toutes nature pour rien.
L’austérité c’est toxique, ça empoisonne tout le monde, ça pue les profiteurs et les ducs de la finance, ça n’a plus rien d’humain, de social, de solidaire, de citoyenneté, ça faire courir des risques graves à la démocratie, aux piliers républicains, ça tue les liens, les références, les acquis et la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour les obtenir, ça fait table rase de l’égalité, ça crée la république des juges, des experts comptables, des économistes et des huissiers, ça détruit tout.
Seul le syndicalisme peut encore le faire, pour cela il faut prendre conscience par quoi nous sommes asservis. Nous sommes asservis par des dirigeants qui ont abdiqué au marché, au libre-échange, à la financiarisation, à la capitalisation à court terme, qui sont devenus les forçats du « budgétarisme », qui nous parlent un sabir économique de jésuite incompréhensible, qui veulent faire de nous, malgré nous, de la barbaque, vulgaire marchandise de viandards payée au prix fort et ensuite jetée dans les poubelles des forteresses financières généreusement ouvertes pour les repas de ceux qui n’ont plus rien.
Il faut arrêter çà, sinon nous allons prendre perpétuité, à subir, à payer, et à souffrir.
Faisons-le dans la solidarité, comme nous l’avons toujours fait. Faisons-le pour l’emploi, pour les jeunes, pour le bien public, pour notre région la corse qui ne mérite pas de détenir record de France du chômage : 91 % d’augmentation en six ans ; le record de France de l’emploi de travailleurs détachés, 4 fois plus qu’au niveau national et d’être le cobaye de l’expérimentation permanente de décentralisation. Faisons-le pour la paix, pour la liberté, et la démocratie.
Merci à tous.
PAUL GIACOMONI
Secrétaire Général
Pour mémoire :
Fin 2008 : 12 833 demandeurs d’emploi recensés
Fin 2014 : 24 569 demandeurs
C’est-à-dire 91 % d’augmentation. Près du double !
UNION DÉPARTEMENTALE FORCE OUVRIÈRE DE LA CORSE-DU-SUD
4 AVENUE KENNEDY 20090 AJACCIO
Malgré l’enlisement de la crise, le gouvernement reste sourd aux revendications sociales et entend maintenir le cap de sa politique économique.
En rejetant catégoriquement une relance de l’activité par la consommation, il fait le choix d’une aggravation de cette situation et donc d’un durcissement des conditions sociales.
Les pertes successives de pouvoir d’achat rendent pourtant légitimes les revendications des salariés, et au-delà d’eux, celles de tous ceux qui souffrent des restrictions alors que les dividendes versés aux actionnaires atteignent les sommets de l’indécence, et que les licenciements se poursuivent malgré les profits réalisés.
Et il ne sert à rien de convoquer des discussions nationales autour du partage des profits selon une règle de trois tiers, ce qui ne concerne que les salaires. Le débat doit porter sur la répartition de l’ensemble de la richesse produite – la valeur ajoutée – et non être circonscrit à la simple répartition de profits.
Dès lors, la nécessité de mettre rapidement en place une véritable relance de la consommation toujours refusée est impérative. Il s’agit non seulement d’une urgence sociale mais également d’une nécessité économique, car plus de salaire, plus de hausse des minima sociaux, des niveaux de retraites c’est ce qui permet avant tout de soutenir l’activité et les régimes de protection sociale.
Les milliers de manifestants du 29 Janvier ont exprimé dans la rue des attentes fortes afin d’obtenir un changement de cap de la politique économique et sociale du pays.
Les réponses apportées par le Président de la république le 18 février 2009 ne sont en rien à la hauteur de ces attentes, mais vont au contraire précipiter l’effondrement de la situation sociale.
Or les pouvoirs publics sont très réactifs et très généreux lorsqu’il s’agit d’aider les banques et les entreprises dont les salariés ne sont en rien responsables de la situation, mais leur répondre en soutenant le pouvoir d’achat et l’emploi ne fait partie des priorités. Une telle attitude est suicidaire. Les inégalités explosent, le chômage s’accroît dans des proportions très inquiétantes, la notion de justice sociale est passée par pertes et profits, et le climat général est en voie de crise grave.
La situation insulaire n’échappe pas à ce contexte, elle devient encore plus inquiétante dans la mesure ou les multiples mécanismes spécifiques qui sont en place et ont pour mission de contrecarrer le coût des transports et la notion omniprésente de cherté de vie sont non seulement inopérants, mais profitent avant tout aux entreprises et au patronat..
Cette situation est d’autant plus marquée par l’absence totale de volonté patronale et des pouvoirs publics de négocier sur les niveaux de salaires minimum, sur le niveau des retraites, des pensions des minima sociaux, mais également sur les questions de logements, celle de l’avenir de toute une jeunesse concernée par le chômage et l’emploi précaire, mais elle est également exacerbée par le contexte politique d’une collectivité territoriale à la dérive incapable d’influer sur les décisions nationales malgré la reconnaissance avouée des risques sociaux insulaires .
La Corse où le secteur public est un fort pourvoyeur de consommation, voit jour après jour se réduire cette dominante sous les fallacieuses promesses de simplification des échelons administratifs, à travers, les suppressions de postes déjà actées et celles déjà prévues pour les années à venir à travers la Révision Générale des Politique Publiques.
Ce constat notamment marqué dans l’éducation nationale, les services de finances et l’ensemble du secteur public de santé, ne peut être qu’un facteur majeur de révolte.
La question de l’indemnité de transport, sa réactualisation à travers son doublement doit non seulement intervenir dans les plus brefs délais, mais elle ne saurait d’emblée suffire à répondre aux attentes de l’ensemble des salariés et de la population de l’île.
Les Organisations syndicales se déclarent unanimement auprès de toutes les catégories sociales, décidées à faire prendre en compte la question urgente de la cherté de vie.
Elles s’inscrivent pleinement dans la journée de grève et de manifestation du 19 MARS 2009.
Elles appellent à participer physiquement dans l’unité la plus large aux manifestations organisées à AJACCIO et à BASTIA. Le 19 MARS
Elles appellent à la préparation d’initiatives unitaire intersyndicales régionales capables d’entraîner une très large mobilisation, et déterminé à faire aboutir les questions de cherté de vie.
Elles demandent instamment aux pouvoirs publics l’ouverture de négociations tripartites sur l’ensemble des sujets exprimées ce jour.
PAUL GIACOMONI
Secrétaire Général
UNION DÉPARTEMENTALE FORCE OUVRIÈRE DE LA CORSE-DU-SUD
4 AVENUE KENNEDY 20090 AJACCIO