Discours de Force Ouvrière le 1er mai

Discours de Marcel Santini devant la préfecture

Mes chers Camarades,

Ce 1er mai se situe entre les 2 tours des élections présidentielles et avant les élections législatives du mois de juin.

Raison de plus pour réaffirmer publiquement nos revendications mais d’abord une précision : le 1er mai n’est pas la fête pétainiste du travail mais une journée internationale de solidarité et de revendications.

Sur ces questions, nous ne pouvons que constater que dans de nombreux pays la liberté d’association et de négociation n’est pas respectée. Même dans des pays proches de nous, dits démocratiques, les libertés syndicales sont menacées. En Espagne, en Grande-Bretagne, par exemple, les faits de grève, la grève elle-même, sont souvent traduits devant les tribunaux. En ce moment-même, en Espagne près de 200 militants syndicalistes sont poursuivis pour des faits de grève.

En France, tout le monde a encore en tête les innombrables manœuvres et provocations, avec des casseurs toujours là au bon moment, en vue d’aboutir à l’interdiction des manifestations. Ce pas a été franchi par le ministre de l’intérieur Cazeneuve lors des 2 derniers appels à manifester contre la loi El Khomri . On peut ajouter  à ces faits, le licenciement et la condamnation des militants CGT d’Air France et de ceux de Good Year.

Mes chers Camarades, nous le répétons aujourd’hui avec force, nous sommes toujours et plus que jamais pour l’abrogation de la loi scélérate El Khomri, dite loi Travail qui permet aux employeurs, dans la plupart des cas de dire quel est le droit qui s’applique dans leur entreprise.

Le combat pour l’abrogation de cette loi doit se poursuivre inlassablement car en rendant facultatif l’application du code du travail, des Conventions Collectives Nationales, de l’ensemble de la règlementation, c’est l’existence même du syndicalisme et l’émergence de toute revendication qui sont remises en cause.

Tout le monde doit le savoir : un monde sans syndicats aujourd’hui c’est un monde sans Sécurité Sociale demain, sans retraite ni assurance maladie.

Mes Chers Camarades, l’élection présidentielle rendait nécessaire ce rappel de nos revendications. Cela d’autant plus que la porte entrouverte par la loi Travail permettant les dérogations sur la durée légale du temps de travail menace d’être grande ouverte après les législatives sur tous les autres aspects du droit du travail.

Dans les conditions de la Corse, ces nouvelles libéralités si elles venaient à être accordées aux employeurs, risquent d’aboutir à un effondrement total du tissu social, dans une région déjà marquée, rappelons-le, par un non respect chronique du Code du Travail et par un recours massif aux travailleurs détachés – qui deviendront dès lors la référence en matière de droit social.

Mes chers Camarades, à FORCE OUVRIÈRE, cela fait plusieurs années que nous expliquons que l’austérité, d’où qu’elle vienne, qu’elle soit politique, patronale ou syndicale (et tout le monde voit bien la centrale  syndicale dont nous parlons), cette austérité est trois fois suicidaire : socialement, économiquement et démocratiquement.

Pour nous il est quelque peu irresponsable et surtout cynique de crier au loup tous les 5 ans alors qu’on s’apprête à poursuivre les mêmes politiques pour les 5 ans à venir sans jamais prendre les dispositions économiques et sociales à même de faire refluer l’austérité qui conduit au rejet de l’autre.

Il est donc pour nous inadmissible de chercher à culpabiliser celles et ceux pour qui les conditions de vie sont de plus en plus dures.

Lutter contre l’austérité est non seulement socialement et économiquement nécessaire, c’est aussi une obligation démocratique.

Par définition le syndicalisme rejette tout racisme, toute xénophobie et tout antisémitisme qui sont étrangers à nos gênes, à notre histoire et à notre solidarité internationale.

Rappelons que FORCE OUVRIÈRE tire son nom d’un mouvement de résistance pendant la dernière guerre qui s’appelait Résistance Ouvrière.

Mais nous ne sommes pas des directeurs de conscience, les militants ne décident pas à la place des adhérents, des travailleurs et encore moins des citoyens. Nous sommes hostiles à toute soumission à des dogmes, à des paroles considérées comme providentielles et nous ne nous autorisons pas à penser à la place de tout un chacun.

C’est donc pour ces raisons que, tout en rappelant nos analyses, positions et revendications, nous ne donnons aucune consigne de vote à l’occasion des élections politiques.

L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes.

Vive le premier mai, vive l’indépendance et la liberté syndicales, vive la solidarité internationale.

Je vous remercie.

Discours du Secrétaire Général lors du rassemblement contre la loi El Kohmri – 15 Septembre 2016

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Discours de Paul Giacomoni devant la préfecture d’Ajaccio.

Notre secrétaire général de Confédération à participé à un débat public à la Fête de l’Humanité sur l’action contre la loi « Travail »  pour y présenter nos positions, comme il le fait d’ailleurs depuis plusieurs mois. Il donne des interviews à tous les journaux quelles que soient leurs orientations, il se rend sur toutes les chaînes de télévision. En clair, il porte partout où il le peut nos positions. Qui peut trouver à redire à cela ?

Hé bien mes chers camarades,

On en a trouvé un ! Le premier secrétaire du parti socialiste CAMBADELIS, qui n’a plus d’argument pour défendre la loi travail vient de déclarer que « les prédécesseurs de Jean-Claude MAILLY doivent  se  retourner dans leur tombe »..

Je ne peux donc  manquer de lui répondre :

D’abord, Monsieur le premier secrétaire, nous n’en sommes plus à la période de la guerre froide et de l’épisode de la « baie des cochons » à Cuba, même les Américains vont aujourd’hui à Cuba et vous Monsieur CAMBADELIS également sans doute !

Quant à cette invitation à ce débat à la fête de l’Humanité, il ne peut vous échapper qu’elle est liée au combat que nous menons contre la loi GATTAZ-VALLS-BERGER, avec la CGT – la FSU et SOLIDAIRES mais également avec l’UNEF – la FIDL et l’UNL.

Il ne peut vous échapper non plus que cette loi, qui  fout en l’air le code du travail, est portée par le gouvernement et par vous-même.

Alors, Monsieur le premier secrétaire du Parti Socialiste, ne pensez-vous pas que vos prédécesseurs, Jaurès – Blum…, doivent se retourner dans leur tombe ?

Doit-on continuer les énumérations des années passées, le CICE, les exonérations de charges, le Pacte de Solidarité,  la loi MACRON, les contre-réformes de toutes natures, la loi NOTRe, Hôpital, école etc…etc….

Alors, ne pensez-vous pas que vos prédécesseurs doivent se retourner dans leur tombe ?

Que dire des ministres, ou plutôt D’un qui annonce en démissionnant qu’il n’est pas socialiste et qui se reprend plus tard en indiquant qu’il est de gauche .  D’autres auparavant se posaient d’ailleurs la question de savoir s’il ne fallait pas modifier le nom du parti socialiste.

Des dénationalisations en cours ou qui s’annoncent (RT Électricité – SNCF etc…), des cadeaux continuels au MEDEF, des attaques répétées contre la fonction publique, mais aussi contre la sécurité sociale, l’hôpital, l’école, les transports, l’énergie… C’est socialiste tout ça ?

Et le 49-3, vous connaissez ? Celui qui a été utilisé au fil des années et des gouvernements, particulièrement par ceux dirigés par des 1er Ministres « socialistes », qui, ne faisant pas confiance à leurs représentants à l’Assemblée Nationale, et qui persistent à l’utiliser  comme un bazooka alors que 70% des Français le rejettent.

Ne craignez -vous pas que vos prédécesseurs se mettent à danser la valse ( sans jeux de mot ) dans leur tombe ?   Pensez à l’œil de CAÏN.

Nous allons continuer à nous opposer à cette loi « Travail » en exigeant dorénavant son abrogation.

Nous allons continuer à résister avec ceux qui, comme nous, ont combattu pour construire le code du travail, les conventions collectives, les statuts et toutes les lois porteuses d’espoir, contrairement à ceux qui voulaient détruire ce qui avait été engagé en 1936 et par le Conseil National de la Résistance en 1945 – Nous résisterons avec tous ceux qui pensent comme nous, qu’ils soient des syndicalistes ou des politiques, ceux qui ont encore la volonté de défendre et de promouvoir les conquêtes ouvrières que nous ont léguées nos prédécesseurs comme vous dites Monsieur CAMBADELIS .

Nous vous conseillons d’en faire autant.

 

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Discours du Secrétaire Général lors du rassemblement du 9 avril 2015

Discours de FO lors du rassemblement du 9 avril 2015

Cher(es) camarades, cher(es) collègues, cher(es) ami(e)s,

L’austérité, qui nous est imposée aujourd’hui, qui n’est que de la rigueur pour certains, est la cause de toutes les difficultés vécues, elle est le produit des politiques budgétaires européennes et des technocrates qui la mettent en œuvre, en France, en Italie, en Espagne, en Grèce, partout.

Partout, la précarité est devenue la règle, partout la flexibilité s’installe, dans le contrat de travail, dans le droit, partout les prélèvements fiscaux sont en hausse, partout les salaires, les pensions, les minimas sociaux subissent une pression inacceptable, et partout, même pour ceux qui ne nous ont pas rejoints aujourd’hui les fins de mois sont rudes, curieux que leurs syndicats interdisent de manifester.

Quinze ans de 21ème siècle ont ruiné 60 ans d’acquis sociaux du 20ème. Quinze ans de 21ème siècle et de politiques successives nous ont conduits à perdre tous les repères communs de notre société. Nous sommes tous devenus de la marchandise anonyme vendue au gré de la fluctuation des marchés et des places boursières. Ce monde-là que chacun dénonce n’est pas le nôtre.

Ce monde-là, politique, dit de gauche, qui installe la rigueur comme religion, comme dogme, contre le peuple, ce monde-là, en France, a cessé de penser et de réfléchir, il coupe partout, sans se poser de questions, malgré même les alertes électorales. Il fixe des dates, il fait voter des lois liberticides, il nous rend coupables, corvéables, flexibles, et nous distille une propagande de prétendues vérités et de certitudes alors que l’économie n’a jamais été une science exacte.

Nous devons les arrêter !

Il nous faut du salaire, de la tune, de la soudure, il nous faut de l’emploi, de l’enseignement public, du service public à la portée de tous et non pas des plateformes téléphoniques à réponses anonymes 36 quelque chose ou du 0 800 je ne sais combien ! Il faut arrêter ces politiques suicidaires, cette loi MACRON qui scandalise et ce Pacte de Responsabilité d’irresponsables, ces réformes usées jusqu’à la corde, ces regroupements de départements en contés comme au moyen âge, ces histoires de collectivités uniques faites pour supprimer des emplois publics, des services de proximités, Il faut arrêter ces coupes budgétaires aux collectivités redistribuées aux entreprises en exonérations de charges, CICE, et autres cadeaux de toutes nature pour rien.

Il faut arrêter, nous devons les arrêter !

L’austérité c’est toxique, ça empoisonne tout le monde, ça pue les profiteurs et les ducs de la finance, ça n’a plus rien d’humain, de social, de solidaire, de citoyenneté, ça faire courir des risques graves à la démocratie, aux piliers républicains, ça tue les liens, les références, les acquis et la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour les obtenir, ça fait table rase de l’égalité, ça crée la république des juges, des experts comptables, des économistes et des huissiers, ça détruit tout.

Il faut, oui il faut les arrêter. Bloquer le pays !

Seul le syndicalisme peut encore le faire, pour cela il faut prendre conscience par quoi nous sommes asservis. Nous sommes asservis par des dirigeants qui ont abdiqué au marché, au libre-échange, à la financiarisation, à la capitalisation à court terme, qui sont devenus les forçats du « budgétarisme », qui nous parlent un sabir économique de jésuite incompréhensible, qui veulent faire de nous, malgré nous, de la barbaque, vulgaire marchandise de viandards payée au prix fort et ensuite jetée dans les poubelles des forteresses financières généreusement ouvertes pour les repas de ceux qui n’ont plus rien.

Il faut arrêter çà, sinon nous allons prendre perpétuité, à subir, à payer, et à souffrir.

Faisons-le dans la solidarité, comme nous l’avons toujours fait. Faisons-le pour l’emploi, pour les jeunes, pour le bien public, pour notre région la corse qui ne mérite pas de détenir record de France du chômage : 91 % d’augmentation en six ans ; le record de France de l’emploi de travailleurs détachés, 4 fois plus qu’au niveau national et d’être le cobaye de l’expérimentation permanente de décentralisation. Faisons-le pour la paix, pour la liberté, et la démocratie.

Merci à tous.

PAUL GIACOMONI
Secrétaire Général

Pour mémoire :
Fin 2008 :        12 833 demandeurs d’emploi recensés
Fin 2014 :        24 569 demandeurs
C’est-à-dire 91 % d’augmentation. Près du double !

 

UNION DÉPARTEMENTALE FORCE OUVRIÈRE DE LA CORSE-DU-SUD
4 AVENUE KENNEDY 20090 AJACCIO

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