Discours du Secrétaire Général lors du rassemblement du 9 avril 2015

Discours de FO lors du rassemblement du 9 avril 2015

Cher(es) camarades, cher(es) collègues, cher(es) ami(e)s,

L’austérité, qui nous est imposée aujourd’hui, qui n’est que de la rigueur pour certains, est la cause de toutes les difficultés vécues, elle est le produit des politiques budgétaires européennes et des technocrates qui la mettent en œuvre, en France, en Italie, en Espagne, en Grèce, partout.

Partout, la précarité est devenue la règle, partout la flexibilité s’installe, dans le contrat de travail, dans le droit, partout les prélèvements fiscaux sont en hausse, partout les salaires, les pensions, les minimas sociaux subissent une pression inacceptable, et partout, même pour ceux qui ne nous ont pas rejoints aujourd’hui les fins de mois sont rudes, curieux que leurs syndicats interdisent de manifester.

Quinze ans de 21ème siècle ont ruiné 60 ans d’acquis sociaux du 20ème. Quinze ans de 21ème siècle et de politiques successives nous ont conduits à perdre tous les repères communs de notre société. Nous sommes tous devenus de la marchandise anonyme vendue au gré de la fluctuation des marchés et des places boursières. Ce monde-là que chacun dénonce n’est pas le nôtre.

Ce monde-là, politique, dit de gauche, qui installe la rigueur comme religion, comme dogme, contre le peuple, ce monde-là, en France, a cessé de penser et de réfléchir, il coupe partout, sans se poser de questions, malgré même les alertes électorales. Il fixe des dates, il fait voter des lois liberticides, il nous rend coupables, corvéables, flexibles, et nous distille une propagande de prétendues vérités et de certitudes alors que l’économie n’a jamais été une science exacte.

Nous devons les arrêter !

Il nous faut du salaire, de la tune, de la soudure, il nous faut de l’emploi, de l’enseignement public, du service public à la portée de tous et non pas des plateformes téléphoniques à réponses anonymes 36 quelque chose ou du 0 800 je ne sais combien ! Il faut arrêter ces politiques suicidaires, cette loi MACRON qui scandalise et ce Pacte de Responsabilité d’irresponsables, ces réformes usées jusqu’à la corde, ces regroupements de départements en contés comme au moyen âge, ces histoires de collectivités uniques faites pour supprimer des emplois publics, des services de proximités, Il faut arrêter ces coupes budgétaires aux collectivités redistribuées aux entreprises en exonérations de charges, CICE, et autres cadeaux de toutes nature pour rien.

Il faut arrêter, nous devons les arrêter !

L’austérité c’est toxique, ça empoisonne tout le monde, ça pue les profiteurs et les ducs de la finance, ça n’a plus rien d’humain, de social, de solidaire, de citoyenneté, ça faire courir des risques graves à la démocratie, aux piliers républicains, ça tue les liens, les références, les acquis et la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour les obtenir, ça fait table rase de l’égalité, ça crée la république des juges, des experts comptables, des économistes et des huissiers, ça détruit tout.

Il faut, oui il faut les arrêter. Bloquer le pays !

Seul le syndicalisme peut encore le faire, pour cela il faut prendre conscience par quoi nous sommes asservis. Nous sommes asservis par des dirigeants qui ont abdiqué au marché, au libre-échange, à la financiarisation, à la capitalisation à court terme, qui sont devenus les forçats du « budgétarisme », qui nous parlent un sabir économique de jésuite incompréhensible, qui veulent faire de nous, malgré nous, de la barbaque, vulgaire marchandise de viandards payée au prix fort et ensuite jetée dans les poubelles des forteresses financières généreusement ouvertes pour les repas de ceux qui n’ont plus rien.

Il faut arrêter çà, sinon nous allons prendre perpétuité, à subir, à payer, et à souffrir.

Faisons-le dans la solidarité, comme nous l’avons toujours fait. Faisons-le pour l’emploi, pour les jeunes, pour le bien public, pour notre région la corse qui ne mérite pas de détenir record de France du chômage : 91 % d’augmentation en six ans ; le record de France de l’emploi de travailleurs détachés, 4 fois plus qu’au niveau national et d’être le cobaye de l’expérimentation permanente de décentralisation. Faisons-le pour la paix, pour la liberté, et la démocratie.

Merci à tous.

PAUL GIACOMONI
Secrétaire Général

Pour mémoire :
Fin 2008 :        12 833 demandeurs d’emploi recensés
Fin 2014 :        24 569 demandeurs
C’est-à-dire 91 % d’augmentation. Près du double !

 

UNION DÉPARTEMENTALE FORCE OUVRIÈRE DE LA CORSE-DU-SUD
4 AVENUE KENNEDY 20090 AJACCIO

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